On partage? aller, sans rancune...
Ha, encore une dernière chose, je me suis pris un ordinateur portable, donc, je te laisse l'ordi du bureau. Il te sert plus à toi qu'à moi. Et puis c'est mieux comme ça non? Tu as pratiquement tous les meubles, la moitié de la maison dès qu'elle est vendue, je ne te laisse pas comme ça, tu auras de quoi subvenir à tes besoins, le temps que tu te refasses une vie. Je suis content que tu sois enfin devenue raisonnable. N'oublies pas d'être à l'heure, les juges n'aiment pas trop attendre, d'accord? C'est bien qu'on ne se fasse pas guerre. Ça ira? Oké? Bien, à vendredi alors.
Voilà, c'est officiel, on passe chez M le juge, en premier entretient, S reconnaît tous les torts, on fait ça à l'amiable, on est d'accord sur ce qu'il me laisse, sur ce qu'il garde. Je vais être de nouveau libre. Comme si de rien n'était. Comme si 6 ans n'avait pas existé, n'avait jamais existé. C'est bien pour lui, il est avec une fille, il refait sa vie avec une autre avant d'avoir terminé la précédente. Moi je suis rien, un meuble qu'on oublie, qui n'a servi à rien toute sa vie, qui l'a étouffé avec ses problèmes familiaux et personnels.
Il ne pouvait plus, il n'en pouvait plus. Ai-je été si méchante? Non, non, c'est pas toi, enfin, pas directement, tu sais. Tes états changeants, tes relations avec ta famille, ton amour immodéré-incontrôlé ont fini par m'user, au point que je ne te supportai plus. Mais, pourquoi n'as-tu rien dit? Pourquoi? Je te l'ai dit, j'ai essayé, mais tu aimes à t'enfermer sur toi-même, tu aimes dans l'état où tu te mets. Mais c'est pas ça la vie, c'est pas en me laissant sortir seul, c'est pas en restant cloisonnée, il faut sortir, voir du monde. Mouai je suis une moins que rien, ma mère l'a toujours dit. Et tu me le confirmes. Tu consultais un moment, il serait bien que tu reprennes, que tu continues, tu sais, ça te ferait du bien. Donc c'est ça, je suis folle, hein, je suis folle, et tu veux pas t'embarrasser d'une foldingue, 6 ans jetés à la poubelle des émotions.
Bon, je retourne dans mon coin, regarder les stupidités à la télé, végéter et réfléchir.